24 novembre 2021. – Le 23 novembre 2021, la Recommandation de l’UNESCO sur la science ouverte a été officiellement adoptée lors de la conférence générale de l’UNESCO, suite à son adoption à l’unanimité par la Commission des sciences de l’UNESCO le 16 novembre dernier. La Recommandation offre un cadre extrêmement important pour l’adoption de politiques et de pratiques de science ouverte dans les pays partout sur la planète.
L’Association des bibliothèques de recherche du Canada (ABRC), dont les membres comprennent les 29 plus grandes bibliothèques universitaires au Canada ainsi que Bibliothèque et Archives Canada et la Bibliothèque scientifique nationale du Conseil national de recherches du Canada, est d’accord avec l’UNESCO qu’un meilleur accès aux processus et résultats universitaires améliore l’efficacité et la productivité des systèmes scientifiques en réduisant les coûts de duplication, en permettant plus de recherches à partir des mêmes données et en augmentant l’impact social de la science et les occasions pour une plus vaste diffusion des découvertes scientifiques.
La pandémie liée à la COVID-19 a placé la science ouverte en tête des priorités de nombreux gouvernements en illustrant concrètement et de manière très pertinente l’impact positif que la science ouverte peut avoir pour résoudre certains de nos problèmes les plus urgents. Nous avons été témoins du partage ouvert sans précédent d’articles, de protocoles et de données sur la COVID-19, ce qui a contribué de façon essentielle au développement rapide de vaccins et de traitements. Ces pratiques et politiques devraient désormais être étendues à toutes les recherches financées par des fonds publics, afin que chaque domaine et la société en général puisse tirer parti des avantages de la science ouverte.
La science ouverte (ou la recherche ouverte) est un terme au sens large englobant tous les domaines de recherche et fait référence à « divers mouvements visant à éliminer les obstacles au partage de tout type de résultats, de ressources, de méthodes ou d’outils, à n’importe quelle étape du processus de recherche »1. La Recommandation de l’UNESCO sur la science ouverte est une étape importante dans l’avancement de la science ouverte, car elle est centrée sur les principes de bibliodiversité et d’équité. L’ABRC considère que les principes qui sous-tendent la Recommandation sont le fondement d’une société équitable et durable, car ceux-ci reflètent les valeurs fondamentales des bibliothèques de recherche, dont les missions ont toujours été attachées à l’idée que « l’ouverture facilitera la création de connaissances dans notre communauté universitaire diversifiée »2. L’ABRC applaudit l’accent mis sur l’inclusion et le respect de la diversité des cultures et des systèmes de connaissances de partout dans le monde, tout en promouvant l’inclusion et l’échange de connaissances scientifiques de groupes traditionnellement sous-représentés ou exclus (tels que les femmes, les minorités, les universitaires autochtones, les universitaires de pays moins favorisés et de langues avec moins de ressources). Nous convenons qu’une opérationnalisation juste et équitable de la science ouverte est nécessaire si nous voulons ne laisser personne de côté dans cette transition. L’amélioration de la transparence, de l’examen minutieux, de la critique et de la reproductibilité de la recherche est également un aspect extrêmement important de la Recommandation, en particulier à une époque où la désinformation est devenue endémique.
Le rôle des bibliothèques de recherche dans la science ouverte
Les bibliothèques de recherche sont aux premières lignes de la science ouverte depuis ses débuts. Elles jouent un rôle central dans la création, la gestion, la découverte et la réutilisation de la recherche scientifique et ont étendu leurs contributions financières à la science ouverte au fil du temps. Elles sont bien placées pour contribuer directement à l’avancement de nombreux domaines d’action décrits dans la recommandation, en particulier :
- promouvoir une définition commune de la science ouverte, de ses bienfaits et de ses enjeux, ainsi que des différents moyens de la mettre en œuvre;
- investir dans les infrastructures et les services de la science ouverte;
- investir dans les ressources humaines, la formation, l’éducation, la culture numérique et le renforcement des capacités au service de la science ouverte;
- encourager une culture de la science ouverte et harmoniser les mesures incitatives en faveur de cette dernière;
- promouvoir des approches novatrices de la science ouverte à différentes étapes du processus scientifique; et
- promouvoir la coopération internationale et multipartite dans le contexte de la science ouverte et en vue de réduire les fractures numériques, technologiques et en matière de connaissances.
Un rôle de premier plan pour les bibliothèques de recherche dans le domaine de la science ouverte sera essentiel pour le succès de sa mise en œuvre généralisée et inclusive. Les bibliothèques offrent un portefeuille de services de plus en plus vaste et approfondi pour la science ouverte, qui incluent l’expertise, la gestion des infrastructures et les investissements. Ces services répondent aux besoins locaux pour la recherche sur le campus, tout en établissant un lien avec les initiatives nationales, régionales et internationales, en garantissant l’interopérabilité, l’alignement et l’adoption de bonnes pratiques à l’échelle mondiale. Elles fournissent un lien essentiel entre les infrastructures de science ouverte et les communautés de recherche locales.
Comme il est mentionné dans la Recommandation, une vaste collaboration est un élément clé de la réussite de la mise en œuvre de la science ouverte. De nombreuses initiatives des bibliothèques dans ce domaine impliquent une collaboration étroite avec d’autres intervenants au Canada (comme les bailleurs de fonds, les ministères, les réseaux de recherche et d’éducation, les associations de bibliothèques régionales et nationales et les organisations informatiques de haute performance) et avec diverses organisations internationales (grâce à des initiatives comme la COAR, l’AIABR, OpenAIRE, le SCOSS et les communautés de logiciels libres, par exemple DSpace et Open Journal Systems).Ces collaborations sont multidimensionnelles et comprennent l’intégration des services, l’élaboration conjointe de logiciels, le financement collectif, l’interopérabilité, la gouvernance partagée, et ainsi de suite. L’ABRC est tout à fait d’accord avec l’UNESCO pour dire que, pour que la science ouverte prospère, des efforts collectifs à l’échelle de l’écosystème impliquant un éventail de partenaires sont nécessaires.
Vous pouvez aussi lire la réponse complète de l’ABRC.