VANCOUVER, le 25 avril 2016 – Richard Dumont, directeur général de la Direction des bibliothèques de l’Université de Montréal, a été honoré aujourd’hui par l’Association des bibliothèques de recherche du Canada pour sa contribution substantielle au développement des bibliothèques de recherche.
Jugeant que la mainmise des éditeurs commerciaux sur le savoir constitue un frein de plus en plus important à l’avancement des connaissances et ultimement de la société, M. Dumont milite activement afin que les universitaires reprennent le contrôle sur les connaissances qu’ils produisent.
« La connaissance est emprisonnée derrière des barrières tarifaires de plus en plus hautes et soumise à des règles qui en limitent grandement le partage et la réutilisation. Je m’inquiète du fait que cinq multinationales contrôlent plus de 50 % du marché de l’édition savante et les profits faramineux qu’elles engrangent sur le dos des universités et des contribuables m’indignent. Rappelons qu’Elsevier, le plus grand éditeur commercial, déclare des profits dépassant 1,5 milliard par année » souligne M. Dumont.
En 2013, M. Dumont a remis en question le statu quo et a proposé de déconstruire les grands ensembles de périodiques. À l’équipe des bibliothèques, se sont joint la direction de l’Université, les doyens, le syndicat des professeurs et les associations étudiantes pour faire front commun. Ce haut degré de mobilisation a été facilité par une campagne de communication exemplaire et l’appui important de plusieurs membres influents de la communauté de l’UdeM.
Cette décision audacieuse amène ensuite M. Dumont et son équipe à proposer la tenue d’une consultation auprès de la communauté pour établir scientifiquement les périodiques essentiels pour la recherche et l’enseignement à l’UdeM, plutôt que de présumer des besoins. Dès le départ, la collégialité teinte l’exercice puisque les professeurs et les étudiants contribuent au développement de la méthodologie, assistés du professeur Vincent Larivière, expert en bibliométrie. Fait à noter, l’approche retenue combine un volet quantitatif basé sur les statistiques d’utilisation et les données de citations, à une composante qualitative basée sur l’avis des personnes consultées. Les résultats de cette consultation ont induit un changement de paradigme dans les négociations de l’UdeM avec les éditeurs commerciaux où seuls les titres répondant réellement aux besoins de la communauté de l’UdeM sont considérés lorsque vient le temps d’établir le montant à consentir pour un grand ensemble de périodiques. Cette consultation sera bientôt reprise par 23 universités canadiennes sous l’égide du Réseau canadien de la documentation de recherche (RCDR).
Conscient que la portée d’une déconstruction d’un grand ensemble demeure locale, et conséquemment ne règle rien au problème de fond, les Bibliothèques/UdeM ont souhaité agir plus globalement. En 2015, M. Dumont a déposé une résolution à l’Assemblée générale du RCDR qui a inspiré la création d’un Groupe de travail sur la mobilisation des établissements. Le mandat est de faire connaître largement les enjeux liés à l’édition savante, tant au sein des communautés universitaires du Canada qu’à l’extérieur de celles-ci et à proposer des pistes d’actions.
De plus, à titre de membre des Conseils d’administration de l’ABRC et du RCDR, M. Dumont propose de s’inspirer de l’approche d’intégration verticale préconisée par la compagnie Apple pour envisager l’avenir de façon holistique en matière de gestion et de diffusion des connaissances au Canada. Ainsi, naît en 2013 le concept d’écosystème intégré du savoir (EIS). L’objectif premier est d’identifier et d’explorer les possibilités de synergies parmi la multitude d’acteurs canadiens contribuant au savoir numérique.
Le partenariat entre le RCDR et Érudit, une plateforme de diffusion de revues savantes, s’inscrit parfaitement dans la philosophie de l’EIS. Autrefois considérée comme une simple relation commerciale, ces deux organisations se sont alliées pour transformer l’édition savante au Canada pour en faire une activité durable pour tous. Siégeant au Conseil d’administration d’Érudit, M. Dumont a été un facilitateur dans l’évolution de cette relation.
« Je suis très honoré de recevoir cet honneur aujourd’hui. Il a été rendu possible parce que j’ai l’extrême privilège de travailler avec des gens qui me font confiance, ce qui est d’autant plus crucial lorsque l’issue est incertaine. La contribution que vous me reconnaissez aujourd’hui est en réalité le fruit d’un travail d’équipe. Ce prix me fournit une belle occasion de le reconnaître publiquement » mentionne M. Dumont.
En reconnaissance de ses nombreuses contributions, l’ABRC est très heureuse de remettre à Richard Dumont le Prix de l’ABRC pour services éminents rendus aux bibliothèques de recherche 2016.
Nous remercions ProQuest pour leur soutien généreux continu au prix de l’ABRC.
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L’ABRC rassemble les vingt-neuf plus grandes bibliothèques universitaires du Canada. L’amélioration de la recherche et de l’enseignement supérieur est au cœur de notre mission. L’ABRC favorise l’efficacité et la pérennité de la communication savante, ainsi que la mise en œuvre de politiques publiques permettant un vaste accès à l’information savante.
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